(du 9 au 11 décembre)
Seconde nuit dans le train Indien mais cette fois-ci nous avons un peu mieux dormi. Nous étions dans un wagon une classe au-dessus (la 3A et non la SL) et nous avons senti un peu la différence car nous étions un seul par couchette, les WC étaient à peu prés nettoyés et nous disposions d’oreillers et de draps. Bon cela aurait été presque parfait si nous avions été regroupés dans le même compartiment et si le train n’avait pas eu deux heures de retard au départ …



Pendant notre attente du train, on ne compte plus les rats sur les voies / deux jolies « demoiselles » réclamant quelques roupies en échange de bénédictions / des singes faisant les poubelles sur les quais
Nous arrivons en fin de matinée dans notre hôtel LaVie à VARANASI, petite forteresse de calme dans un quartier populaire. L’hôtel dispose d’une machine à laver, chose plutôt rare à priori, et d’une belle vue sur le GANGE. Il est cerné par des terrains utilisés pour les cérémonies de mariage. Ouf le dernier s’est fini la veille, on échappera au bruit !


L’arrivée dans la ville …

Le patio de notre hôtel.
Nous consacrons notre première après-midi à une petite balade sur les berges du fleuve. Ah le voici ce fameux fleuve ! La mousson est passée mais le fleuve est encore très large. Les couleurs sont superbes. La ville occupe la rive gauche du fleuve, et de l’autre côté prend place une grande bande sableuse, une sorte de désert comme seul horizon. C’est unique de trouver une si grande ville, non maritime, avec un espace naturel gigantesque juste en face de son centre. Cela donne beaucoup de charme à l’ensemble, sans parler des couleurs du ciel, du rose pâle des constructions et de toute la vie sur le fleuve et les berges.


Voilà pour la vue d’ensemble. Bon lorsqu’on regarde de plus près VARANASI (anciennement BENARES), la vision est différente. La ville est sale, la circulation infernale, la pauvreté omniprésente … Bref pas spécialement l’endroit rêvé du premier touriste venu. On s’est dit que VARANASI nécessitait de recourir à un guide pour bien comprendre tout ce qui nous entourait et de se le faire expliquer par un guide amoureux de sa ville. Ce sera ANIL !


ANIL nous retrouve au café / boulangerie “Bread of Life” où nous avons nos petites habitudes. Sans n’être jamais allé en France, ANIL est parfaitement francophone et anglophone. Il est très réputé sur la ville et nous confiera avoir servi de traducteur lors de la visite de notre Président MACRON en 2018 (photos à l’appui). Il est en général appelé dès qu’il y a une visite officielle dans cette ville. ANIL est aussi un religieux qui maîtrise le Sanscrit, la langue ancienne de l’Hindouisme maîtrisée par 1% des Indiens.
C’est très agréable de se faire guider dans une ville et de pouvoir poser plein de questions sur les scènes de vie qui se présentent devant nous. Et celles-ci ne manquent pas.








Dans cette ville où les touristes ne sont pas encore revenus, nous ne passons pas inaperçus. On nous sollicite beaucoup pour des photos. On se prête au jeu.


Les rues fourmillent de vie. La foule est parfois très dense, difficile de se frayer un chemin.



Il existe toutes sortes de métiers dans cette ville. En voici quelques uns en photo : teinturier, vendeurs à la sauvette, vendeurs de thé, épicier, travailleur du cuivre, livreur de gaz, rameur, fabricant de yaourts.











On ne se lasse pas des vues sur le Gange très changeantes selon la hauteur du soleil.



ANIL nous explique les grands principes de l’Hindouisme et la place particulière qu’occupe le Gange dans cette religion. C’est la mère. Les Indiens viennent s’y laver et faire leurs ablutions, en particulier le matin. L’eau du Gange est sacrée. Le fleuve s’étire sur 2600 Km et finit au BANGLADESH. Les Indiens viennent y laver leur linge et s’y baignent également. Le fleuve connait un important trafic lié surtout à la religion et au tourisme, les deux étant liés puisque il s’agit d’une ville de pèlerinage très importante. Chaque Indou aime y venir au moins une fois dans sa vie. C’est aussi un endroit de prière, on vient s’y recueillir. Les prêtres officient sur les berges. Ces dernières sont aménagées par de grands escaliers appelés GAHT. Ils s’étirent sur plusieurs kilomètres. Le haut des marches correspond au niveau des crues. Le fleuve augmente au moins par 10 son volume lors de la mousson.



Nous assistons à une cérémonie à la tombée de la nuit. Les prêtres sont tournés vers le Gange. Les croyants et le public se pressent sur les GAHT ou s’entassent sur les barques.
Le fleuve sert aussi pour le dernier voyage. Au bord du fleuve, en pleine ville, existent deux lieux de crémation. Selon la tradition Hindouiste la personne décédée doit être incinérée le jour même. Les familles achètent le bois au bord du fleuve, pose le défunt sur une civière en bambou, entoure le corps de saris et procède à la crémation. C’est le fils aîné, après s’être fait rasé la tête, qui allume le feu. Seuls les hommes participent, les femmes traditionnellement restent prier à la maison. Pas d’effusion, pas de larme. Ils croient en la réincarnation, la mort n’est pas la fin, juste le début d’autre chose. Tous les passants peuvent assister aux crémations. Seules les photos sont interdites. Il faut, pour le petit détail, plus de 300 kg de bois par corps. Le plus gros site connait plus de 300 buchers par jour, 24h / 24h ! Les cendres sont ensuite déposées dans le Gange. C’est la caste des INTOUCHABLES qui s’occupe des crémations. Les seules exceptions à la crémation concernent les bébés, les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes, les moines et les personnes piquées par un serpent Cobra. On assiste à toutes ces scènes très surprenantes pour nous et posons beaucoup de questions.
On gardera en mémoire la scène des corps sur les bûchers pas toujours très bien brûlés …




Le site de crémation vu du fleuve

En déambulant dans la vieille ville, on croise des cortèges emmenant les dépouilles au bord du fleuve.
La ville possède quelques beaux bâtiments, notamment le temple d’or avec sa superbe porte donnant sur le Gange.







Merci ANIL, c’était super !
