Muang Khoua

(du 4 au 8 octobre)

Première bourgade rencontrée après le passage de frontière, ce gros village s’étage sur une colline située à la confluence des rivières NAM OU et NAM PARK. Nous y resterons 4 jours, ce qui nous laissera du temps pour nous reposer, bosser l’école et faire un trek dans cette région reculée du Laos.

MUANG KHOUA est ce qu’ on pourrait appeler en France un vrai bled paumé. Le village s’anime le matin entre 6h et 8h, et le soir après 16h. On déambule quand même dans les rues afin de s’imprégner du quotidien des Laotiens.

On ne passe pas inaperçu mais les Laotiens naturellement discrets se tiennent à distance. On ne compte quasiment aucun touriste dans ce secteur (9 touristes recensés le 5 octobre, dont 6 Touzé !). On se retrouve tous le soir dans le seul véritable restaurant du village tenu par un charmant couple Franco-Laotien. Le tourisme a horriblement souffert dans cette région, il commence à reprendre en douceur.

Notre cantine pendant ces 4 jours, le SABAIDI. On y dégustera des Pancakes super bons !
Notre hôtel

Nous avons réservé un trek sur deux jours auprès de l’office de tourisme local. On a demandé au guide de pouvoir s’immerger dans la population locale, de vivre au plus près des gens. Et bien nous allons être servis !

Le jeudi matin, petit imprévu pour commencer, nous devons attendre que la banque du village ouvre pour espérer récupérer notre carte bleue avalée la veille par le distributeur. Le guide fait ouvrir l’agence un peu plus tôt en appelant ses connaissances. On finit par y arriver. On s’apercevra le lendemain que nous avons été débités quand même : affaire en cours ! Au LAOS les retraits sont limités à 95 € à chaque fois …

Le programme du trek prévoit de partir en tuk-tuk (ce sera en fait un camion), de traverser le NUM PARK en pirogue, puis de grimper au sommet des collines et visiter 3 villages. Nous devons dormir dans le dernier. Il fait plus de 32° et ça grimpe dur ! Nous croisons des villageois descendant du bois et du bambou avec leur moto.

A cet endroit les villageois construisent chaque année un pont provisoire en bois et bambous qui sera emporté par les crues de la mousson en juillet. Lors de notre trek les villageois étaient en train de regrouper les matériaux en vue de la prochaine reconstruction.

Les rizières se parent de jaune, signe que la moisson peut se faire.

Notre guide n’est pas venu ici depuis plusieurs années faute de touriste. Il s’est attaché les services d’un garde forestier pour être sûr de retrouver les bons chemins. Notre guide a pris un guide ! Et ce ne sera pas du luxe ! Nous le retrouvons dans le 2ème village. Il nous attendait. Nous mangeons dans sa cabane. Une seule pièce de 10 m², quelques ustensiles de cuisine, quelques nattes et habits, les conditions de vie sont très très sommaires. Environ une centaine de personnes vivent dans ce village qui semble très pauvre. Pas de route pour y accéder, juste des pistes, pas d’électricité ni d’école, ni d’épicerie. Les habitants sont agriculteurs / chasseurs. En journée les femmes sont parties travailler dans les champs, ce sont les hommes et les vieillards qui gardent les bébés.

Nous repartons. Les paysages sont vraiment superbes. Nous ne croisons quasiment aucun villageois sur les chemins. La forêt est omniprésente. Tout est très vert même si la forêt primaire semble avoir disparu depuis longtemps car les villageois pratiquent la culture sur brûlis. Tous les 25 ans, ils coupent une parcelle de bois, brûlent tout ce qu’il reste et plantent du riz des montagnes. Une seule récolte puis on change de parcelle et on laisse la nature faire son œuvreh sur la parcelle délaissée. On apprend ainsi qu’il y a du Water rice et du Mountain rice. Ce dernier n’a pas besoin d’être irrigué, il pousse sur les collines. Son riz est recherché et plus cher, mais il demande aussi beaucoup plus de travail.

La jonction entre le village 2 et 3 a été envahie par la végétation. On peine à retrouver le chemin. Les deux guides sont devant avec les coupe-coupe. On ne voit pas sur quoi l’on marche. Pas toujours très rassurant car le matin nous avons croisé deux beaux serpents. On ne progresse pas vite.

Le garde-forestier grimpe à un arbre car un moment ils ne savent plus par où passer !

On finira par arriver à la tombée de la nuit dans le village. Les villageois sont surpris de voir débarquer six touristes. Ils ne voient quasiment jamais de visiteurs et encore moins depuis le COVID. La montre GPS affiche 18 km fait depuis ce matin avec un dénivelé de + 1100 m. On comprend mieux pourquoi on est affamé et fatigué ! Les enfants ont super bien marché, sans jamais râler, nous les félicitons !

Nous sommes très bien accueillis par le chef du village et sa famille. Le guide a amené quelques aliments pour participer à la confection du repas. Nous prendrons le repas tous ensemble dans l’unique pièce de la maison sur pilotis qui sert également pour le couchage. Nous nous retrouvons tous autour de plats de légumes, riz et porc : notre guide, nous 6, le chef du village et sa femme, son plus jeune fils avec sa femme ( le chef a eu 11 enfants mais la tradition veut que ce soit le plus jeune qui s’occupe de ses parents), et les 4 enfants du fils. Le chef et sa femme ont respectivement 82 et 75 ans. Ces gens n’ont rien mais nous offrent l’hospitalité, cela nous touche.

Nous passons la nuit dans la même pièce que la famille. Nous dormons ainsi côte à côte avec le chef et sa femme, une de leur petite-fille, et le fils et sa femme. Le couple pour avoir un peu d’intimité, dort derrière un rideau.

Au réveil le chef a reproduit quelques techniques de chasse qu’il souhaite nous montrer. Les pièges sont fabriqués avec de simples bambous et lianes trouvées dans la forêt.

Et c’est déjà l’heure des au revoir. Pour nous faire plaisir le chef et sa belle-fille ont revêtu les habits traditionnels.

Nous repartons avec nos sacs sur les pistes, direction la rivière NAM PARK que nous atteindrons en début d’après-midi. Les chemins sont très sauvages. Nous retrouvons en contrebas des zones cultivées. Les paysans s’attèlent à la moisson du riz.

Quelques vidéos pour compléter notre récit. C’était vraiment chouette ce trek. Toute la famille est ravie.

Dernière nuit à MUANG KHOUA. La suite du voyage au LAOS se fait en bateau. Nous prenons une pirogue qui descend la rivière NAM OU jusqu’à notre prochaine étape, NONG KHIAW, moyen de transport plus rapide et moins cher pour cette étape. Nous sommes 10 touristes à embarquer ce qui diminue le coût.

Les paysages qui défilent sont magnifiques, très sauvages avec peu de navigation sur la rivière et très peu d’habitations sur les berges. Cette province est encore très sauvage.

La croisière prendra 8 heures au global avec la pause déjeuner et le changement de bateau à cause d’un barrage qui empêche tout passage. Nous sommes contents d’arriver, la journée a été fatigante avec un soleil de plomb et le bruit du moteur en continue.

Nous sommes attendus à l’Association NK SEEDS où nous allons passer 2 semaines. Ne soyez pas surpris si vous êtes sans nouvelle de nous, nous attendrons la fin de cette expérience pour tout vous raconter.

3 réflexions sur “Muang Khoua

  1. Ohhh j’adore
    Qu’est ce que j’ai aimé ce pays.
    Amusez vous bien à Nong Khiaw, nous dormions juste à côté de ce collège sans même savoir que c’était des français qui géraient l’asso, quand on reviendra au Laos c’est sur nous passerons pas ce collège.

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  2. Une de nos plus belles étapes… après s’être arraché le c*l pendant 8h sur les planches du bateau. Tellement content de revoir ces paysages. MERCI

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