« LA OU LES GENS ENTRENT MAIS NE RESSORTENT JAMAIS »
Pour l’histoire, Tuol Sleng est un ancien lycée construit par les Français. Il fût transformé en prison de 1975 à 1979 par les Khmers Rouges, la prison la plus terrifiante du Cambodge. Les khmers rouges y torturèrent entre 12 000 et 20 000 personnes et seuls 12 rescapés en ressortiront vivants.


Nous allons au musée l’après-midi (du 21 août) et nous ne prenons que cinq audio-guides en français car Angèle va écouter avec maman pour qu’elle ne voit pas ou n’entende pas les choses les plus choquantes. Sur le site se trouvaient quatre bâtiments numérotés de A à D et une grande cour.

A l’intérieur, il y a des cellules avec des lits en métal, des boites de munitions servant aux besoins des prisonniers, une barre de fer pour attacher les pieds et à certains endroits des taches de sang.


Les bâtiments se ressemblaient sauf le B et le D où était installés des salles d’exposition. J’ai lu un témoignage qui disait « Ma famille et moi sommes venu au musée pour essayer d’identifier notre père sur les photos des prisonniers pour savoir s’il avait était tué ici »

La salle la plus terrifiante est sans doute la dernière du bâtiment D. On y expose des cranes de victimes et des os, des peintures faites par l’artiste qui a survécu et des images bouleversantes. A un endroit dans la cour, il y avait même une torture qui était reconstituée. Tout le site a été presque entièrement gardé intact avec toute sa cruauté. Ce musée est très bouleversant et reste un important passage de l’histoire du Cambodge. Je me demande comment on a pu en arriver là et comment un être humain peut commettre de telles horreurs !

Parmi les 12 survivants, il y avait un peintre qui a été épargné par les Khmers Rouge car il pouvait leur être utile. Il dessinait des peintures de Pol Pot. Un autre a survécu car il était mécanicien et savait réparer une machine à écrire. Il y a eu aussi deux enfants qui s’étaient cachés sous un tas de vêtements juste avant l’abandon du camp. Mais n’oublions pas quand même la grosse majorité aussi qui n’a jamais revu leur famille.

J’ai été surpris par la lenteur du procès des khmers rouges car la moitié des accusés étaient déjà morts quand celui-ci a commencé. J’ai aussi été étonné par la gentillesse des Cambodgiens qui ont tant connu de souffrances. Quand tu passes dans la rue, les trois quarts des gens soit te sourient, soit te font coucou !
Une réflexion sur “Tuol Sleng (S-21), le musée du génocide (par Lubin)”