du 6 au 13 août

En préparant ce deuxième projet de voyage, nous nous étions dit que nous voulions privilégier les rencontres plutôt que de collectionner les paysages de cartes postales ! Et pour cela, rien de tel que de tester le woofing pour une immersion totale auprès de la population locale ! Nous nous sommes donc inscrits sur le site Workaway ( allez jeter un coup d’œil, ça existe aussi en France ! ). C’est un réseau mondial qui met en relation des voyageurs prêts à donner un coup de main avec des hôtes qui ont besoin d’aide pour leurs projets ou leurs activités. Nous sélectionnons un projet qui accepte les familles (nous sommes tout de même 6 à héberger) pour une durée d’une semaine.

Et nous voilà arrivés le 6 août dans un petit village au nord de Kampot, à 1 heure de scooter. Nous sommes accueillis par Bong Da, Saras et leurs 3 enfants : Cheang Mai, 16 ans, Saray, 9 ans et Sarak, 3 ans. Nous dormirons dans un bungalow ouvert, le confort est sommaire mais nous avons des moustiquaires, c’est l’essentiel ! Deux volontaires belges, Nathan et Mathilde sont déjà présents sur le site depuis 2 jours. Un autre volontaire allemand, Leon, nous rejoindra le samedi soir.

Ce lieu est à la fois un centre éducatif qui accueille les enfants du village le week-end pour des cours d’anglais, et un projet de développement durable en amenant les villageois vers l’auto-suffisance et l’éco-construction. Ce projet est celui de Rachel, une américaine. Son association s’appelle « The Red Road Foundation« .

A peine installés le samedi midi, nous voyons des enfants arriver petit à petit en vélo. Nous passons l’après-midi à faire des jeux avec eux. Nos 4 enfants sont ravis de jouer avec des enfants cambodgiens et de pratiquer un peu l’anglais. Angèle a apporté des élastiques pour confectionner des bracelets et elle se retrouve rapidement entourée de nombreuses petites filles qui repartent le sourire aux lèvres avec leurs réalisations ! Tous les week-end, une anglaise et une jeune fille khmer viennent donner des cours d’anglais aux enfants du village qui le souhaitent. Nos enfants sont invités à venir se baigner dans la piscine. Piscine, piscine, c’est vite dit ! En fait c’est une mare où viennent barboter les buffles. Bon on va oublier l’hygiène, les enfants sont ravis. Le soir, Célian nous confie que c’est sa meilleure journée depuis le début du voyage.

Dans la semaine, nous avons aidé Bong Da et Saras à travailler dans leurs rizières. Le lundi, nous avons commencé par arracher les jeunes pousses de riz dans un premier champ; pas facile au début de les distinguer des mauvaises herbes. Puis le mercredi, nous avons repiqué ces plants de riz dans un autre champ, les pieds dans l’eau boueuse avec des crabes et des grenouilles qui viennent vous chatouiller les orteils ! Vous êtes sûrs, y’a pas de serpents !?

Au cours de cette semaine, nous avons eu également l’occasion de cueillir des feuilles de moringa, (plante médicinale) et nous avons aussi planté des bananiers, des haricots, du gingembre.

Avant nous, des volontaires avaient construit un but en bambou pour que les enfants qui viennent le week-end puissent jouer au foot. Nous avons poursuivi le projet en construisant un second but.

Saras est une cuisinière hors pair. Sa cuisine est à base de riz (issu pour grande partie de leur propre rizière), qu’elle accompagne de nombreux légumes et souvent de poisson ou poulet. C’était très sympa de partager les repas tous ensemble accroupis sur le plancher en bois. Ils avaient toujours une petite attention à notre égard, comme par exemple nous offrir une petite pâtisserie après les corvées dans les champs.

C’était une semaine riche à tous points de vue, culturellement et humainement. Ce fut une semaine en immersion totale ! Cette famille adorable nous a fait partager son quotidien, avec générosité et simplicité. Nous avons rencontré des membres de leur famille et certains de leurs amis. Les soirées se finissaient souvent dans les rires autour de canette de bière, « jul muoy »! Les Cambodgiens prononcent ce mot à chaque fois qu’ils portent leur canette à leur bouche pour dire « santé » ! Vous imaginez l’ambiance quand vous êtes 10 autour de la table !

Nos 4 enfants ont partagé des moments de complicité avec les 3 enfants khmers. Cheang Mai, une jolie jeune fille de 16 ans nous a épaté par son désir d’apprendre, elle parle très bien anglais et nous a demandé de lui apprendre quelques mots en français. Son rêve est de devenir traductrice. Elle a proposé aux trois garçons de l’accompagner à l’école une après-midi, ils étaient ravis. Les enfants sont très autonomes et prennent de nombreuses initiatives. Cheang Mai aide beaucoup sa maman en lavant le linge à la main bien sûr, en cuisinant. Saray s’occupe des vaches, seul, et part à l’école en scooter, seul ! Même si c’est dur de manœuvrer la Honda 125 à l’arrêt ! Et Sarak fait les 400 coups !

Les nuits ont été un peu éprouvantes car nous dormions si l’on peut dire dans la jungle. Il y avait beaucoup de bruit la nuit, pas toujours identifiables entre mammifères, oiseaux, chants venants des temples et karaoké de voisins éloignés. Nos réserves de nourriture étaient systématiquement pillés si nous les avions mal protégées. Au pied du bungalow nous avons croisé un scorpion, un gros scolopendre et un serpent. Autant vous dire que lorsqu’il fallait se lever en pleine nuit pour « changer l’eau des poissons », nous regardions où nous mettions les pieds !

Notre paillote, un scolopendre et le but que nous avons construit.

Le dernier jour, Bong Da nous a emmené pêché au barrage (construit par les chinois).

Les « au revoir » ont été un peu durs pour tout le monde. On comprend mieux maintenant l’émotion que pouvait ressentir Frédéric Lopez dans ses émissions « Rendez-vous en terre inconnue » !